La ségrégation résidentielle en France selon le pays de naissance et son évolution de 1968 à 1999, à partir de données des recensements de la population. Entre les villes, la ségrégation résidentielle a diminué ; à l'intérieur des villes, elle a plutôt augmenté entre les groupes définis par le continent ou sous-continent d'origine des immigrés. La concentration des immigrés dans les logements sociaux de certains quartiers des villes explique une grande partie de cette évolution.
L'arrivée dans les années cinquante de travailleurs étrangers a contribué au développement de l'habitat social et à la création de la Sonacotra. Ce devait être des logements provisoires, pour des hommes seuls, sensés être en France de façon provisoire... Quarante ans plus tard, ces hommes ont vieilli dans les murs et les logements sont devenus des habitations durables pour certains migrants.
Dans le cadre d'un colloque qui s'est déroullé à Lyon en décembre 2005, l'étude basée sur des recherches récentes menées au Canada, en France, mais aussi en Italie, en Espagne, en Angleterre et en Suisse, aborde la notion de choix résidentiel, ses modes de construction sociale et ses effets socio-économiques et territoriaux.
Cet ouvrage propose, à partir d'entretiens, d'enquêtes de terrains et d'archives, une sociologie historique de la Société nationale de construction pour les travailleurs jusqu'à nos jours où la Sonacotra est devenue Adoma (extrait de la quatrième de couverture).
En 2006, on comptait en France entre 400 000 et 600 000 logements indignes. Ils abritent une population précaire, le plus souvent d'origine immigrée, ou une population vieillissante. Quels sont les modes d'action publique existant pour intervenir sur les situations de dégradation de ce parc et comment ces populations modestes, voire fragilisées peuvent-elles prétendre à un logement social ?
Mixité des genres, mixités ethniques, mixités de l'habitat, mixités scolaires... le terme de mixité sociale renvoie dans son acception courante au mélange de catégories d'individus différents. La mixité sociale a d'abord été en France un axe important de la politique de la ville à laquelle était assignée la mission de lutter contre la ségrégation spatiale et les inégalités qu'elle engendrait ou renforçait. La mixité dépasse aujourd'hui largement le cadre de l'habitat, s'érigeant comme l'une des valeurs phare du modèle républicain français. Ce dossier, qui regroupe analyses et points de vues de chercheurs, praticiens ou politiques, permet de mieux comprendre les enjeux et les limites de l'objectif de mixité. Quelques exemples sur les politiques menées à cet égard dans plusieurs pays européens et aux États-Unis apportent également des éléments de comparaison.
Fondée sur l'analyse des données des recensements de 1996 et 2001, cette étude traite les principales caractéristiques socio-démographiques et socio-économiques des ménages immigrants, leur mode d'occupation des logements, leur accessibilité financière, leur confort lié à la taille et à l'état du logement ainsi que des conditions de logement à l'échelle des arrondissements de Montréal.
En regroupant plusieurs séries de données, il apparaît qu'aujourd'hui à Marseille, une grande partie de la population algérienne est établie dans les logements sociaux de la ville. Les représentations communes font de cette situation la résultante d'une mutation interne au parc de logement (fuite des classes moyennes, précarisation, etc), ce qui entérine une vision substantialiste de la frontière ethnique ainsi marquée. En remontant l'histoire du logement social marseillais et les logiques politiques qui le travaillent, ce texte s'emploie au contraire à montrer que la frontière ethnique et les désignations qu'elle suppose sont présentes dès l'origine des dispositifs et procédures institutionnelles. Au coeur de l'arène politique qui s'organise autour de la gestion des cités, la frontière ethnique et les partages discriminants qu'elles effectuent peuvent être envisagés comme les opérateurs politiques à partir desquels s'organise la régulation des rapports entre l'Etat et les réseaux notabiliaires locaux, chacun concevant, pour des clientèles différenciées, le parc social à la fois comme une ressource, dont il organise la distribution, et un instrument de gestion urbaine. (résumé de la revue)
Les parcours résidentiels de deux générations successives d'une vingtaine de sujets issus de l'immigration algérienne et portugaise sont présentés afin d'étudier l'impact d'un pôle d'accueil tel que le bidonville de Champigny sur leur habitat ultérieur. L'enquête révèle que l'habitat précaire a joué le rôle de premier accueil pour la moitié des familles rencontrées. Le premier accès au logement social a représenté une amélioration des conditions d'habitat et une promotion sociale. Par opposition au secteur privé, et même au réseau de compatriotes, non exempt d'exploitation, il offrait des garanties appréciées. Les représentations deviennent négatives aujourd'hui, du fait, de la dégradation du bâti et de la concentration progressive dans les HLM des familles les plus pauvres, particulièrement africaines. Dans tous les cas étudiés, l'effet de réseau a joué un rôle notable, surtout dans les années soixante et soixante-dix, pour l'accession à la propriété, objectif commun à la plupart des ménages et réalisé pour près de la moitié d'entre eux. L'étude des trajectoires résidentielles complètes permet aussi de constater une relative continuité : les enfants, pour la plupart, résident à Champigny ou dans des communes limitrophes. (résumé de la publication)
Partant d'une sociographie sur un quartier de peuplement social rennais, ce texte restitute les mondes métis superposés, les lieux d'exil mais aussi les passages "médiatisés" des frontières permettant de quotidiens retours vers les patries des origines, les immersions culturelles indispensables. Nullement schizoïdes, ces escapades n'interdisent pas aux émigrés d'entreprendre, dans ces mêmes pratiques quotidiennes, l'approvisonnement des espaces débouchant sur l'émergence de cités culturellement autres. Ceci n'est pas sans araser en partie les arêtes d'une ville européenne d'exil, non familière et stimuler des regroupements affinitaires. Les conditions d'attribution et de refus des offres mais aussi des modifications des marchés de logement social, des aspirations fortes des exilés à trouver des conditions positives d'insertion sont analysées. Et puisqu'un grand ensemble au sud de la ville accueille de nombreuses entreprises et associations d'émigrés, des manifestations festives, on comprendra mieux comment on peut être "étrangers" dans la ville. (résumé de la publication)
Une hypothèse nourrit l'ensemble des travaux sur les politiques locales : celle de leur croissante standardisation. Au questionnement " does politics matter ? " des années 1970 et 1980, en particulier autour de la réalité du pouvoir des maires, les chercheurs répondent dans la décennie suivante en invoquant les multiples facteurs qui pré-déterminent le champ de possibilité de l'action publique. Tout le monde ferait à peu près la même chose partout, plus ou moins vite, plus ou moins bien, en fonction des ressources disponibles. La variable politique perdrait toute pertinence à mesure que le processus décisionnel se durcit. Ce numéro propose au contraire de prendre au sérieux l'approche des politiques territoriales en termes d'idéologie.
Ce travail s'inspire des résultats d'une recherche menée entre 1992 et 1995, sur l'accès à l'habitat des immigrés haïtiens de Guyane française. La réflexion porte sur la reproduction, dans un département français d'outre-mer, de phénomènes de discrimination et d'exclusion en matière d'accession au logement social. Le cas des immigrés haïtiens en Guyane permet ici, de mieux saisir comment s'opère, au sein des procédures, une sélection à caractère ethnique et de quelle manière celle-ci peut entretenir différentes formes de ségrégation urbaine. L'auteur se penche sur les logiques et les rôles joués par les différents acteurs locaux dans les mécanismes d'attribution et de gestion du logement social. Il démontre comment les effets de la "territorialisation" de l'action publique peuvent favoriser par une idéologie du peuplement, une "ethnicisation" des procédures d'attribution et de gestion du parc de logement social, favorisant certains groupes ethniques au détriment d'autres. L'auteur conclut sur le fait qu'aujourd'hui qu'en Guyane, la principale mission des acteurs des politiques publiques dans le domaine de l'habitat consiste à gérer les effets des inégalités sociales sur les rapports qu'entretiennent les différents groupes ethniques à l'intérieur de quartiers ciblés, plutôt que de permettre de nouvelles accessions au logement social. (résumé de la publication)
"La ville à l'instar de la société est encore composite. C'est là sa force. C'est là que réside son avenir" écrit Thierry Paquot, éditorialiste de la revue urbanisme. Les analyses des sociologues Christine Lelévrier et Marie Pierre Lefevre, du journaliste Hacène Belmessous, du sociologue Eric Maurin... expliquent l'historique et le processus de ghettoïsation des territoires en difficulté. La place de l'Ecole ? La réalité du quartier des Minguettes à Vénissieux ? La question du communautarisme ? Un dossier qui met en évidence les grands enjeux de la mixité urbaine et sociale. (Présentation de l'éditeur)